feat. Neil Patrick Harris

Surnom : N'essayez même pas d'en trouver un Âge : 34ans depuis... un certain moment Profession : rentier Groupe : faucheur, membre d'un groupe de morts par accidents Statut : célibataire, ce serait un crime de réserver mes talents à une seule femme Orientation sexuelle : Hétéro

La vie n'est pas un long fleuve tranquille. On peut dire que c'est un fleuve oui mais dans ce cas se serait plutôt un fleuve tantôt calme tantôt tumultueux. Pour ma part c'est toujours comme ça que j'ai vu les choses. Ma vie n'a jamais été calme, tranquille et linéaire.

Le début de ma vie était pourtant ainsi. Je suis né dans la banlieue de New York, dans le parfait exemple de la famille parfaite, père avocat, mère femme au foyer et moi fils unique. J'étais un enfant puis un adolescent brillant, charmeur, adorable. Le genre de gosse que toutes les mères voulaient avoir pour fils puis plus tard comme gendre. Tout le monde s'attendait à ce que je devienne médecin ou avocat comme mon père mais je suis devenu courtier en bourse. Je ne suis pas con je vous l'ai dit. Pourquoi est-ce que j'irais me faire chier à faire un boulot contraignant et pas suffisamment payé comme médecin? Je suis fort, très fort même dans mon métier. J'ai fait gagné des millions à mes clients et à moi par la même occasion. Forcément quand vous êtes riches et pas complètement moche les femmes commencent à vous tourner autour. Je ne prive pas de leur compagnie et je ne me limite pas à une seule. Quel gâchis ce serait alors qu'il y a tant de femmes qui réclament mes attentions.

Voilà je vous l'avais dit ma vie était parfaite, tranquille, simple. Mais voilà ce n'est plus ma vie aujourd'hui. Oh je joue toujours en bourse, je suis même plus riche encore qu'avant, je m'envoie toujours toutes les filles que je veux mais voilà je suis mort. Ah ah vous ne comprenez rien n'est-ce pas? Attendez on va replonger dans mon dernier jour de vie et vous comprendrez mieux.

Le soleil fait étinceler les vitres des deux tours jumelles. Assis sur un banc au pied des tours James, ses lunettes de soleil sur le nez, les regarde avec un sourire aux lèvres. Il devrait être dans un des plus haut bureaux de l'une d'entre elles. Seulement voilà il s'est échappé pour un petit moment. Il avait besoin d'une pause loin des coups de fils incessant de ses clients. Ils s’inquiètent tous tout le temps "Mais... vous êtes sûr qu'il ne faut pas vendre? Je ne voudrais pas remettre votre parole en doute mais..." mais oui ils ne lui faisaient pas toujours confiance. Il en avait marre de leur expliquer pour la énième fois qu'il savait ce qu'il faisait, qu'ils n'avaient rien à craindre, ils n'arrêtaient pas de le harceler. Il les appellerait quand il faudrait vendre, il le faisait toujours. Et lorsqu'ils auraient gagné une fortune grâce à lui là ils lui diraient à quel point il était formidable et à quel point ils n'avaient jamais douté de lui. Pfff tous des cons.

Il avala la dernière bouchée de son bagel et s'essuya négligemment à la serviette en papier avant de jeter le tout. Il était tant pour lui d'y aller. Il venait à peine de se lever qu'il sentit quelqu'un lui toucher l'épaule.

-Excusez moi Monsieur, est-ce que vous auriez l'heure?

Il se retourne et regarde d'un air dégouté le clochard qu'il a vu un peu plus tôt qui a osé touché son costume hors de prix avec ses mains dégueulasses.

- Il est 8h46.

- Ohh merci beaucoup Monsieur?

- Anderson, James Anderson. Maintenant si vous voulez bien m'excuser j'ai du travail qui m'attends.


- Bien sûr. Bonne journée à vous Monsieur Anderson.

Et sur ces paroles il se retourne un étrange sourire aux lèvres. James a à peine le temps de se retourner qu'un avion heurte de plein fouet l'une des deux tours. Il reste figé quelques secondes comme tout le monde, les yeux fixés sur l'horreur qui est entrain de se produire. Une chance qu'il n'ait pas été dans la tour sinon il aurait été ... mort.

Il se retourne alors pour fuir comme tout le monde quand il tombe nez à nez avec son cadavre. Un des débris de la tour lui a transpercé la poitrine. Il reste les yeux fixés sur son cadavre. Il ne voit pas ainsi le clochard qui le regarde avec un sourire avant de s'évanouir dans la nature.

Voilà comment je suis mort. J'ai fini par sortir de ma catatonie quand une jeune femme drôlement sexy est venue me parler. Elle m'a expliqué que j'étais devenu un faucheur d'âme, que mon rôle était désormais de faire ce que le clochard avait fait pour moi, faucher les âmes des personnes avant leur mort afin qu'ils ne sentent rien et qu'ils puissent partir dans l'Après en paix. Pour le coup c'est clair j'ai vraiment rien senti. Par contre l'Après ce n'est pas tout de suite pour moi.

Quand je vous disais que ma vie n'avait rien d'un long fleuve tranquille. Et c'est encore pire depuis que je suis mort...